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Eglise de Fains-les-Sources

28/01/2022

Commentaires publiés dans "La Source",
bulletin paroissial édité par l'abbé François, curé de Fains de 1929 à 1937 et concernant l'église de Fains, enrichis des travaux de G. Marguery : “ Recueil de documents concernant l’Histoire de Fains -les-Sources “

L'église telle qu'elle nous apparaît aujourd'hui était terminée pour le 17ème siècle. La date de 1555 est inscrite sur la clef de voûte en pendentif, qui se trouve dans le choeur. La partie la plus ancienne doit être la travée du milieu de la grand-nef entre la statue de Ste Thérèse et celle de St Pierre (aujourd'hui retirées). De style gothique pur, elle est plus basse, plus longue et moins solide que les autres travées et elle doit dater du 14 ème siècle. La construction de l'église actuelle se répartit donc sur deux à trois siècles.

L'édifice, bâti sur le revers septentrional d'un mamelon étroit et escarpé, domine tout l'ancien village et regarde à l'ouest vers le Mont de Fains. Son orientation paraît  répondre au lever du soleil le 25 novembre, fête de la titulaire Ste Catherine. l'église couvre une superficie de 650 mètres carrés. A l'intérieur, sa longueur est de 31,60m et sa largeur moyenne de 13,60m (15,30 à sa plus grande largeur). L'épaisseur moyenne des murs est de 0,70 au-dessus des bases.

Le grand portail
Au centre du portail, sur un socle en cul de lampe, se détache la statue, mutilée et assez raide de Ste Catherine. Derrière elle, une verrière flamboyante, dont les divisions, assez curieuses, ont été peut-être combinées pour encadrer la sainte et indiquer le symbole de ses vertus :

  • Au niveau des pieds : des flammes : sa ferveur
  • De chaque côté du corps : des coeurs (sa charité)
  • Au-dessus de sa tête : une croix en quatre feuilles.

De chaque côté de la porte, un pilastre se perd en des nervures profondes et déliées. A la hauteur du linteau, chaque pilastre devient une mèche élégante avec deux à trois faces, qui couronne une aiguille fleuronnée.

Sous chaque dais, le spectateur voit, à sa droite, la Sainte Vierge, à sa gauche, l'Archange Gabriel.

Des statues sont mutilées.

Le portail latéral
Le tympan de la porte est découpé en coeurs flamboyants. Les nervures sont plus fines et mieux conservées que dans le portail principal, car elles sont à l'abri des intempéries. Sur l'arc en anse de panier se trouvent deux sortes de chiens de garde. En haut des crosses, une croix.

Sur les contreforts qui encadrent la porte environ à mi-hauteur, les armoiries du Comte de Nettancourt en été peintes à l'occasion de son enterrement en 1786. Au même niveau, sur la face septentrionale, une bande noire que l'on retrouve à l'intérieur, sur les colonnes.

Dans la pierre du contrefort de gauche, au-dessous du premier retrait demeure gravée en lettres gothiques régulières cette invitation  :

Vous qui passez
Priez pour les trépassés.

L'intérieur
Pénétrons maintenant à l'intérieur de l'édifice. Des trois nefs, la principale est haute de 9 mètres et large de 6,30m. La hauteur de chacune des petites nefs donne 5,90m.

 Le visiteur constate aisément la différence de styles qui s'explique par l'époque de la construction. C'est d'abord une église ogivale de style flamboyant, avec murs de blocage. Les trois premières travées à partir du grand portail sont de construction régulière. On a voulu l'harmonie et la solidité. La travée proche du portail faite pour porter une tour rectangulaire mesure 4,50 m. Les colonnes sont de vigoureux cylindres de 1 m de diamètre. Dans les deux travées suivantes, les colonnes sont moins fortes et les travées n'ont que 4,20 m.

Vient une sorte de transept de 5 m dont la saillie extérieure quoique peu considérable, peut figurer les bras de la croix. la construction des murs y est plus pauvre et moins solide, surtout au nord. Le transept, retouché toutefois, ne serait-il pas l'unique reste d'une construction plus ancienne. Quoi qu'il en soit, en ce qui concerne l'église, la pierre de taille remplaça partout le blocage au moins comme parement et le style gothique fit place à la Renaissance.

On commença par la chapelle des seigneurs (actuellement Chapelle St Nicolas) qui sert de passage d'un style à l'autre. Ce sont deux travées d'inégale dimension, ou plutôt une sorte de vestibule précédant la chapelle elle-même. Il communique avec l'extérieur par une porte étroite, murée depuis, mais encore visible avec son arc surmonté d'un écu. Ce vestibule est ogival, moins long que les travées précédentes (3,50 m).

La chapelle proprement dite, vrai cimetière des seigneurs, mesure 4m sur chaque face. Pour obtenir le carré, on a amincit les murs extérieurs. Nous trouvons dans cette chapelle les derniers caractères de style flamboyant et les premières traces de la Renaissance et du plein cintre.

Le choeur de l'église a ses deux grandes dimensions égales. Sa muraille  offre 5 pans d'apparence égale, quoique les deux côtés latéraux mesurent davantage. Les colonnes à l'entrée du choeur paraissent cylindriques, quoique leur coupe donnerait une sorte d'élipse.

Dans la nef, les colonnes qui touchent au transept sont cylindriques avec chapiteau. Les autres sont elliptiques. Leur chapeau reproduit le genre de ceux des petites cornes du choeur, c'est à dire une déformation du corinthien. Pour les petites nefs et le reste de la grande nef, pas le moindre chapiteau. Les nervures se dégagent du tronc des piles et se forment en arcades, gardant la force de la saillie qui leur convient. Ces nervures varient, plus simples aux trois premières travées et plus riches au transept. Recherchées dans la chapelle seigneuriale, elles unissent, dans la partie moderne, le simple et le grandiose.

L’antépendium de la chapelle des Seigneurs
représente une mise au tombeau : il y a six personnages de plein relief. En avant, le corps de Jésus étendu sur un linceul, que soulève, du côté de la tête, Joseph d’Arimathie ; sous le linceul, on voit une tête de mort qui rappelle le premier Adam. Joseph, a-demi agenouillé, ne paraît occupé que par les soins de la Sépulture. Dans le fond, la Sainte Vierge, à genoux, les mains jointes. Son attitude exprime une grande douleur. St Jean, debout à sa droite, la soutien en détournant la rête, comme s’il n’avait point le courage de la voir souffrir. A gauche, Nicomède pleure et semble prêt à essuyer ses larmes. Enfin, aux pieds de Jésus, est agenouillée Madeleine, qui tient ouvert un vase de parfum.

Cette sculpture en pierre remonte au temps du marquis de Florainville : elle avait fait donner à la chapelle seigneuriale le nom de “Chapelle du Tombeau”.



Les clefs de voûte
Une seule clef de voûte dans la partie ogivale pour chaque travée. la clef du transept est un arc à jour ; on voit d'ailleurs une corbeille, une rose, quatre personnages, des écus. L'un garde le lion à la queue fleurie : c'est l'écu des Florainvile.

Dans la partie moderne de l'église, dans la grande nef, la clef de voûte dessine une corbeille de fleurs. au choeur, des nervures dessinent une une corbeille de fleurs. au choeur, des nervures dessinent une étoile à six rayons, avec pendentif remarquable au milieu. Masse de pierre d'environ 1,50m de haut et très ornée, on peut y lire, sur l'une de ses consoles, faisant face à la nef : 1555.

Les vitraux
Il nous reste à parler des deux vitraux du choeur qui se trouvent du côté de l’Evangile. En haut est représenté le martyr de St Sébastien et en bas, Marie Madeleine aux pieds du Christ.

Les vitraux du côté de l'autel de la Vierge représentent :

  • St Dominique recevant le rosaire( dont il se fit l'apôtre) des mains de la Vierge au moment où il s'efforce de convaincre les Albigeois.
  • St François recevant les stigmates. Ce vitrail nous rappelle que, autrefois, Fains possédait une confrérie du Tiers Ordre.
  • La mort de St Joseph.
  • Proche de l'autel de St Nicolas, un vitrail représente un miracle accompli par l’ évêque de Myrrhe.

Descendons l'allée de St Nicolas et nous nous trouvons en présence d'un petit vitrail : un franciscain en prières. C'est l'abbé Pietre, représenté ainsi car il appartenait au Tiers Ordre.

Nous voici arrivés devant la dernière fenêtre historiée : St François d'Assises apparaissant à Ste Claire à son lit de mort ou apparition du bienheureux Benoît Labre à une religieuse condamnée par la maladie et guérison instantanée. La figure de ce saint, qui vécut au dix-huitième siècle menant une vie de pauvre pèlerin a été posée sur un portrait qui fut exposé dans l'église et placé sur les autels au temps de Léon XIII, ce qui explique la popularité de sa dévotion.

L’orgue
La grande hétérogénéité de la tuyauterie traduit une histoire complexe, dont bien des péripéties demeurent obscures. L'instrument d'origine semble avoir été construit vers 1835 par le facteur Didelot, dont il reste encore trois jeux dans l'orgue actuel.

Les divers travaux exécutés (1843 – 44 : et 1853 : travaux d'Alexandre Jacquet, 1928 : relevage par Th. Jacquot & Fils, 1985 : relevage par Jean Gomrée, 2007 : relevage par Jean-Baptiste Gaupillat) ont permis à cet instrument d’être composé de GO : M8, B8, P4, D2, PJIII rgs, Trompette 8,Récit : FI 8, G8, VC8, FI 4, Basson-Hautbois 8 , Pédale en tirasse uniquement.

Il a été inauguré le 16 septembre 2007.

NB : Vous pouvez retrouver les photos de l'église de Fains-les-Sources dans notre photothèque

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